Georges BRUNI (1887 – 1973)


Georges BRUNI

(1887 – 1973)

Georges BRUNI

Président du SCUF Omnisport de 1957 à 1961

Président du SCUF Rugby de 1923 à 1938 puis de 1943 à 1951

Médaille d’Or du SCUF en 1923

Le temps passe vite… Cent ans après son arrivée au club (1908) le SCUF n’a pas oublié Georges BRUNI.

Sur le plan du sport il avait été, entre 1908 et 1914 un valeureux rugbyman. Épisodiquement il évolue avec l’équipe 1, mais essentiellement au poste de Troisième ligne ou Talonneur il évolue avec avec les Réserves du SCUF. Il fut deux fois champion de Paris et finaliste du championnat de France en 1911 ( Equipe 3 : Stade Toulousain-SCUF 17-00) et en 1913 (Equipe 2 : Tarbes-SCUF 11-03).  Il fut également un excellent tennisman jusqu’en 1930.
Mais c’est surtout comme dirigeant qu’il connut une dimension hautement nationale.

Arrivé au club en 1908 (venant de Lakanal en passant par le Tennis Club Scéen) , il devient membre du comité du SCUF en 1911, et préside la Commission de Tennis de 1911 à 1918. Equipier modèle, il s’illustre essentiellement avec les équipes « Réserves » du club.

La guerre de 1914-1918 intervient et le SCUF va difficilement remonter la pente après de nombreuses pertes dans ses rangs. Georges BRUNI va grandement y contribuer.

En 1920 et 1921 il occupe le poste de Secrétaire Général de l’Omnisport. A 34 ans, en 1921 il est nommé Capitaine de l’Equipe 2 et transmet avec passion son expérience. Il accède à la vice-présidence de l’Omnisport en 1922. 

En 1923 il devient Président de la Section de Rugby à laquelle il donne un réel coup de fouet, ainsi qu’une âme dont les effets durent encore aujourd’hui. Il nomme André THEURIET Vice-Président et le prend comme conseiller technique. 
Son attachement au club et à ses valeurs sont soulignés en 1923 lorsqu’il reçoit des mains de Frantz REICHEL la médaille d’Or du SCUF. Il déclare alors « Pour un dirigeant, Brunila fidélité, la confiance, l’esprit de discipline ne suffisent pas. Qui dit dirigeant, dit prendre ses responsabilités, consacrer beaucoup de temps et de peine à la marche du club, être prêt à tout faire pour la collectivité dont les destinées vous sont confiées, plus que l’on ne ferait pour satisfaire ses ambitions ou ses intérêts personnels.
D’ambition ? Je n’en ai jamais eu d’autre que celle de voir le SCUF prospérer.
D’intérêts personnels ? Je ne sais pas ce que cela veut dire, comme intérêt je ne connais que ceux du SCUF. » 

Le 24 mars 1932, au Figaro. Georges Bruni recueille le dernier soupir de Frantz Reichel.

En 1938 il passe la barre à André VENIERE pour la reprendre en 1943 afin de reconstruire le club après la seconde guerre mondiale… Dès 1939, il avait formé le Comité de guerre s’efforçant d’assurer l’activité du club durant le conflit. Il présidera la section Rugby jusqu’en 1951 pour la confier ensuite au Docteur Jean E. MARTIN.
Toujours Vice-Président du SCUF, il en deviendra Président Général du SCUF en février 1957, acceptant enfin de succéder à E.G. DRIGNY, gravement malade. Il transmettra cette charge à Lucien BESSET en 1961.

De 1911 à 1961, cela fait donc cinquante années consacrées au SCUF !
Un SCUF qui s’identifie d’ailleurs à l’homme : pur, sans peur, sans reproches, mais surtout riches de ses vertus !
Pendant ces cinquante années, on note l’intelligence, le bon sens, le dévouement, la courtoisie, la générosité et la prudence de ce dirigeant d’exception.

Equipe 3 du SCUF - champion de Paris 1911, Finaliste du Championnat de France

Hors du SCUF, glissons sur la Présidence de la Fédération Française de Base-ball de 1931 à 1945, dont les activités modestes en France lui donnèrent moins de travail et moins de responsabilités que la Fédération Française de Rugby et l’Association des Journalistes Sportifs !
Président de la Commission de Propagande de la F.F.R. dès 1945 il est, en 1952, avec Jacques Muntz, Julien Saby et Roger Mouly au départ de l’entreprise qui permet aujourd’hui au rugby français d’être aux premiers rangs auprès de l’International Board. Cette entreprise, dont les Britanniques se sont d’ailleurs inspirés, ce sont les stages d’Educateurs, Stages régionaux pour les 1er et 2° degrés ; Stage national pour le 3ème degré. Nous passons volontairement sur la difficile gestation de cette entreprise audacieuse et productive pour saluer, en 1954, la première manifestation de ces stages, Georges BRUNI présidant la Commission chargée d’en assurer le programme et la bonne marche.
C’est aussi lui qui stimula la Commission de Propagande pour aboutir à la création et au perfectionnement permanent du « Concours du jeune joueur » qui fut ensuite abandonné dans les années 90′.

Lorsqu’il quitte la Présidence du rugby en 1951, Georges BRUNI écrit :
« Après trente années de présidence de la commission de rugby du SCUF, trente années coupées d’une courte interruption , j’abandonne la présidence de cette importante commission du club. Je me retire parce qu’il faut que place soit faite aux jeunes, parce qu’il faut que place soit faite aux jeunes, parce que mes occupations ne me laissent plus assez de temps libre, parce que je n’ai plus le dynamisme indispensable à une fonction comme celle là et enfin parce que la commission nouvelle, telle qu’elle est constituée, est en mesure de faire de bonnes besogne sans moi. J’ai demandé au Dr Jean MARTIN de me remplacer. Il a accepté . J’ai de ce fait, moins de regrets de m’en aller. (…)
Au terme volontaire d’une longue carrière au service de mon vieux club, mon souvenir se porte vers tous ceux, dirigeants, capitaines, joueurs au milieu de qui j’ai vécu des heures joyeuse ou sombres. Après une si longue croisière et tant d’escales, je reste, cette fois ci, au port, définitivement, et laisse notre vaisseau reprendre la haute mer. Je suis sans crainte. Le capitaine est sûr ; l’équipage est bon, le bateau est solide ; ses couleurs claquent au vent comme aux plus beaux jours de notre splendeur passée.
Certes, dans cette course océane, des écueils surgiront chaque jour, où nos espoirs risqueront de sombrer, mais j’ai l’impression que le vent nous sera favorable, si nous savons naviguer comme il convient.
L’évolution du rugby, son assainissement qui est en cours, doivent permettre aux clubs comme le nôtre, non seulement de se maintenir, mais de progresser. Cela ne sera pas l’œuvre d’une saison, mais de plusieurs. Il faudra s’accrocher, tous ensemble.
Ma plus grande joie, dans ma retraite, sera de voir le SCUF remonter, échelon par échelon, vers les sommets, vivre sa vie ardente, et demeurer digne des efforts de ceux qui lui ont donné beaucoup d’eux mêmes et tant d’amour. « 

Fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1925 au titre de l’Aéronautique, il était devenu par la suite Officier.
Sur le plan professionnel enfin, après une carrière purement journalistique au « Gaulois » puis au « Temps« , il s’était spécialisé dans la publicité. Il était devenu Président de l’Association des Journalistes Sportifs en 1960 puis Président d’Honneur en 1966. 

Il se fixera en 1963 à Ballon (Sarthe) pour y goûter un repos bien mérité, après une vie d’action. Il restait en contacts permanents avec les nombreux émules qu’il avait formés à son image et notamment le Docteur MARTIN. Il décède le 19 septembre 1973.

Dans les années 70′, un Challenge portera son nom. Il fut créé par l’Amicale des Clubs de Rugby du Loir et Cher.  Il était réservé aux sélections des départements voisins du Loir et Cher , en minimes, cadets, et Juniors/Seniors. 

Au niveau Fédéral, le stage national des Educateurs du 3ème degré de 1974 a reçu le nom de promotion Georges BRUNI.